Le ministre de l’Agriculture, Ouri Ariel, s’est attiré les foudres des organismes de protection des animaux mais aussi de personnalités politiques après avoir proposé de régler le problème de la prolifération des chats errants en Israël en les envoyant dans des pays étrangers. D’après le site de droite Aroutz 7, le ministre du parti sioniste religieux HaBayit HaYéhoudi (Foyer juif) s’est élevé contre la castration et la stérilisation des chats errants, actuellement préconisées par les autorités sanitaires israéliennes pour diminuer le nombre de sujets félins dans les rues.
Rappelons que d’après la loi juive (Halakha), la castration des animaux mâles et la stérilisation des femelles sont des pratiques interdites par la Torah et considérées comme un acte de cruauté à l’encontre des animaux. En outre, la torture, l’empoisonnement et l’abandon des animaux sont définis comme des infractions en Israël par une loi adoptée en 1994.
Le ministre a proposé d’utiliser le budget de 4,5 millions de shekels alloués chaque année au traitement du problème des animaux errants pour transférer les chiens et chats d’un même sexe (tous les mâles ou toutes les femelles) dans un pays étranger prêt à les accueillir.
« Ouri Ariel est un ministre moyenâgeux. Pourquoi faudrait-il du progrès alors qu’on peut revenir au temps de la Bible et envoyer des avions pleins de chats pour les faire castrer sur une terre de non-juifs en Europe ? », s’est interrogé le député Yoël Hasson (Camp sioniste). Et d’ajouter : « Si quelqu’un cherchait une preuve supplémentaire de la prise de contrôle religieux extrémiste sur la vie elle-même, ce matin le ministre Ariel a prouvé que nous nous dirigeons déjà vers une théocratie. » Le député de gauche a ajouté : « Cette proposition est immorale, aujourd’hui ce sont les chats et demain, le ministre invoquera un argument religieux pour le transfert d’êtres humains. » La société de protection des animaux s’est également élevée contre la proposition du ministre : « Le problème des chats errants est grave, leur nombre est évalué à près de 2 millions en Israël. L’argent alloué à la castration ne peut pas être détourné à d’autres fins et nous déposerons un appel en justice contre cette initiative. »
Le ministre a réagi aux critiques dont il a fait l’objet en rappelant qu’il faut faire le maximum pour éviter de faire souffrir les bêtes. « Ceux qui prônent la castration des chats ne comprennent pas la gravité de la cruauté envers les animaux », a déploré le ministre. Et d’ajouter : « Nous devons procéder à une étude pour trouver les moyens qui permettront de diminuer le nombre d’animaux errants, sans passer par la castration ou la stérilisation. »
YA