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29 septembre 2017 | ט תשרי התשעח
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Shimon Peres, la mort d’une légende de l’histoire d’Israël

Shimon Peres Crédit: Ben Kelmer/FLASH90

Figure incontournable de la vie politique israélienne depuis la création de l’État, Shimon Peres décédé mercredi à l’âge de 93 ans était l’un des Israéliens les plus connus au monde. De son vrai nom Shimon Perski, le futur président israélien est né en Pologne en 1923 et immigre avec ses parents en 1934. Après une scolarité dans une école agricole, il passe un temps dans un kibboutz tout en entamant une carrière politique.

Marié à Sonia Gellman en 1945, il s’engage dans la Haganah, s’occupant notamment de l’acquisition d’armes pour la défense du pays, poste qu’il conserve avec la création de Tsahal. Après avoir vécu trois ans aux États-Unis entre 1949 et 1952 comme chef de mission du ministère de la Défense, il est nommé en 1952 par David Ben Gourion directeur général du ministère de la Défense, où il sera l’artisan du rapprochement avec la France.

Proche de David Ben Gourion, qui sera son modèle politique, il suit ses instructions afin de mettre sur pieds la centrale nucléaire de Dimona. Élu à la Knesset en 1959 sur la liste du Mapaï, il est nommé vice-ministre de la Défense, continuant de s’occuper principalement au renforcement des capacités militaires d’Israël. En 1965, il rejoint Ben Gourion qui avait quitté le Mapaï pour créer un nouveau parti, Rafi, et en devient le secrétaire général. Après la guerre des Six jours en 1967, le Parti Rafi se fonde dans le Maarakh, avec les anciens du Mapaï et le Parti travailliste, ce qui permet à Shimon Peres de revenir parmi les décisionnaires.

Ministre dans les gouvernements de Levi Eshkol et de Golda Meir, il est successivement ministre de l’Intégration, des Transports et des Communications. Après la démission de Golda Meïr, il se présente à la tête du parti contre Yitzhak Rabin pour la première fois mais l’ancien chef d’état-major l’emporte avec 66% des voix. Nommé ministre de la Défense du premier gouvernement Rabin, il va être l’un des soutiens au Goush Emounim, permettant la construction des premières implantations en Samarie. Chef du parti en 1977 après la démission de Rabin, il perd les élections au profit du Likoud et se retrouve chef de l’opposition. Premier ministre dans le gouvernement d’union nationale avec Yitzhak Shamir puis ministre des Affaires étrangère et Finances, Shimon Peres tente en 1988 de diriger un gouvernement sans le Likoud mais sans succès et se retrouve à nouveau sur les bancs de l’opposition.

Avec le retour des travaillistes au pouvoir en 1992, Rabin le nomme ministre des Affaires étrangères et il est le principal artisan des accords d’Oslo avec l’OLP en 1993, ce qui lui vaudra de recevoir le Prix Nobel de la paix avec Rabin et Arafat. Premier ministre après la mort de Rabin, il n’arrive pas à conserver son poste, perdant face à Binyamin Netanyahou les élections de 1996. En 1999, numéro deux de la liste dirigée par Ehud Barak, il revient au gouvernement comme ministre de la Coopération régionale puis perd aux élections pour la présidence face à Moshé Katzav en 2000.

Pendant la seconde Intifada, c’est Ariel Sharon qui lui propose de devenir vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et après avoir perdu face à Amir Peretz le scrutin pour la tête du Parti travailliste, il rejoint Sharon dans l’aventure Kadima, un parti réunissant des anciens du Likoud et du Parti travailliste. Brièvement ministre du Développement du Néguev et de la Galilée, il est élu président de l’État d’Israël en 2007 après avoir été député pendant 48 ans. Président très actif, il s’implique plus que ses prédécesseurs dans la vie politique du pays et voyage beaucoup à l’étranger, où il est devenu le symbole de l’État d’Israël.

En juillet 2014, à la fin de son mandat, il annonce se retirer de la vie politique et revient à la tête du Centre Peres pour la paix qu’il avait créé en 1996 pour promouvoir la paix entre juifs et arabes en Israël et dans la région. Longtemps vice-président de l’Internationale socialiste, récipiendaire de nombreux prix, ami des principaux dirigeants politiques dans le monde mais aussi d’écrivains et artistes, Shimon Peres laissera le souvenir d’une des grandes personnalités de l’histoire d’Israël.

MB