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30 octobre 2017 | י חשון התשעח
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Loi du retour, au fondement de l’Etat d’Israël  

Cartes d'identité

Cartes d’identité remises à de nouveaux immigrants à l’Oulpan Etzion - Crédit photo : Anna Kaplan/ Flash90

Votée à la Knesset il y a 65 ans, le 5 juillet 1950, la loi du retour garantit à tout Juif, où qu’il se trouve, sa place en Israël. Retour sur l’un des plus profonds fondements de l’Etat juif.

« Tout Juif a le droit d’immigrer en Israël », c’est par cet article que débute la loi du retour. Ses dispositions sont claires : la loi offre un visa d’immigrant à tout Juif qui exprime le désir de s’installer durablement en Israël.  Est considérée comme juive, toute personne née de mère juive ou convertie au judaïsme. Cette loi s’applique également aux enfants et aux petits-enfants de juif mais aussi au conjoint d’un juif, d’un enfant de juif ou d’un petit-enfant de juifs même si eux-mêmes ne le sont pas. Seules exceptions : représenter un danger pour Israël, avoir collaboré avec le régime nazi. Le politologue Denis Charbit note: « C’est une loi très brève, déclarative et solennelle. Elle a été votée en 3 lectures et n’a pas fait l’objet de débat politique ». Son unanimité en 1950 semble perdurer comme le rappelle Emmanuel Navon. Spécialiste des relations internationales, l’universitaire nous explique : « La loi du retour est un sujet qui ne souffre quasiment pas de contestation excepté bien sûr des partis arabes et une frange infime des antisionistes juifs mais cela reste très marginal ».

« La loi du retour institue la possibilité du refuge »

Contrairement à une idée reçue, cette loi n’est pas fondamentale comme c’est le cas pour les lois relatives à l’armée, aux terres d’Israël ou encore à la dignité de la personne. Denis Charbit précise : « La loi fondamentale est une loi qui nécessite d’être votée par la majorité absolue des députés de la Knesset, c’est-à-dire 61 au contraire des autres lois qui peuvent être ratifiées à la majorité des députés présents dans l’hémicycle au moment du vote ». C’est conformément à cette loi que des milliers de juifs de Russie, de Roumanie, d’Ukraine, d’Ethiopie, de France et d’ailleurs ont foulé la terre d’Israël. Denis Charbit, auteur de « Israël et ses paradoxes – idées sur un pays qui déchaînent les passions » (ed. du Cavalier bleu) précise que « la loi du retour institue la possibilité du refuge. Son fondement est que l’Etat d’Israël s’interdit  de refuser l’accès à un juif qui voudrait s’établir en Israël. Elle sera complétée plus tard par la loi sur la nationalité ». A ceux qui s’étonnent que les critères de judéité retenus par l’Etat hébreu soient les mêmes  que ceux du IIIe Reich, M. Charbit analyse : « Il aurait été malvenu qu’on refuse le caractère de juif à une personne qui aurait, selon les critères nazis, été envoyée au four crématoire ».

 

Virginie Guedj-Bellaïche